Vélo Club Massy Palaiseau
Activité d'un groupe de vélo
Rendez vous "Sortie groupe" : Parking Recyclerie Sportive de Massy.

Accueil du site > Evénements passés et histoire du club > Compte-rendu de sorties club > Diagonale Strasbourg-Perpignan par Renaud et Roger

Diagonale Strasbourg-Perpignan par Renaud et Roger

mercredi 15 juillet 2015, par Fred

Du 27 au 30 juin, Renaud Maldi et Roger Maillard ont réalisé la diagonale Strasbourg-Perpignan. Renaud raconte ce périple.

Titre : Diagonale ratée mais balade réussie

Préliminaires

Après deux Diagonales réussies avec Roger en 2013 (HD) et 2014 (MB), cette troisième Diagonale s’imposait d’elle-même. Il ne me restait en effet plus que deux villes à visiter, à savoir Strasbourg et Perpignan. Le sens S => P a été choisi en considérant que ce serait a priori plus facile, en particulier au niveau du vent. Ayant également au programme le PBP en août, et donc les brevets associés avec un 600 deux semaines avant, on ne voulait pas en rajouter avec une Diagonale difficile.

En faisant le parcours, j’ai de plus privilégié un parcours avec le minimum de difficultés, en minimisant la dénivelée.

Sur le papier, cette Diagonale s’annonçait bien plus facile que le MB de l’an dernier. Sur le papier seulement. En effet, les conditions météo ainsi que quelques autres aléas peuvent venir troubler une Diagonale courue d’avance (On pourrait dire aussi qu’il ne faut pas vendre la peau de l’ours etc....).

La suite va vous expliquer comment on a raté cette Diagonale tout en réalisant malgré tout une belle balade !

C’était pourtant si bien parti avec un TGV au départ de Massy à 9h55 ce samedi matin : Grasse matinée et moins de un km (pour moi) pour rejoindre la gare !

Train à l’heure et voyage sans encombre. On arrive à Strasbourg vers 13h et on a une heure pour rejoindre le commissariat qui se trouve à 3 km. Roger m’a prévenu qu’on serait accueillis par Jocelyne, SARiste connue et appréciée de tous les diagonalistes arrivant et partant de Stasbourg. Elle était bien là qui plus est avec une salade de fruits et un gâteau pour chacun d’entre nous ! Sans compter sa bonne humeur. En plus de tout ça, elle a la forme Jocelyne : elle venait de terminer l’EuroDiagonale Budapest => Strasbourg et s’apprêtait à faire la Diagonale HS, ceci en solitaire. Seule ombre au tableau : la couleur de ses cheveux. Roger m’avait fait miroiter une des couleurs de l’arc-en-ciel mais ce fut plus prosaïquement ... le blanc !

On mange la salade de fruits (mais pas le gâteau qu’on se réserve pour plus tard), on se dirige vers le commissariat, on attend 14h, heure fixée pour le départ, et on fait signer notre carnet de route.

Samedi 27 juin – Etape 1/4 – Strasbourg => Gommersdorf (130,5 km)

C’est parti. On suit Jocelyne qui nous guide pour sortir de Strasbourg. Le premier feu devant le commissariat est respecté scrupuleusement car « il faut respecter ceux qui font que nos Diagonales peuvent être validées ».

Même si ce n’était pas compliqué sur le papier, on est bien content d’avoir juste à suivre quelqu’un qui connaît la route par cœur. On sort de Strasbourg et Jocelyne a l’intention de nous accompagner jusqu’au village où on doit poster la carte postale à savoir Boofzheim. C’est alors qu’on emprunte une route gravillonnée et Jocelyne ... crève. Très reconnaissants envers elle (Hum !), nous lui disons au revoir et nous la laissons sur le bas-côté. Nous étions le troisième groupe de diagonalistes qu’elle voyait aujourd’hui.

Commence alors le défilé de tous les villages en « heim » (Xxxheim) lors de la remontée de la plaine d’Alsace que la plupart des diagonalistes ont dû faire. Quelques exceptions tout de même : Krafft ou encore Rustenhart ! A Boofzheim, on cherche la boîte aux lettres. Elle n’est pas sur le parcours : on est donc obligés de faire un petit détour pour y mettre la carte postale.

Jusque-là, tout est normal. Il fait grand soleil mais « seulement » 28°C. Il y a un vent assez fort latéral mais le plus souvent légèrement favorable, ce qui va nous assurer une progression tout à fait correcte.

A Neuf-Brisach (Km 71), il est temps de manger le gâteau offert par Jocelyne. On s’installe au bord d’une immense place carrée au centre de la petite ville fortifiée par Vauban. Quand on repart, on ne suit pas le panneau « toutes directions » car on ferait indéfiniment le tour de la place ! Bien entendu, rien n’est indiqué quant à la direction à suivre. On choisit une des sorties de la ville fortifiée au hasard. Après un coup d’œil sur la carte, on s’aperçoit qu’on aurait dû en prendre celle un peu plus à gauche mais ce n’est pas dramatique car on a roulé moins d’un km de trop.

La fin de l’étape passe par de sympathiques petites routes. On traverse Heimsbrunn (chercher l’erreur !). On arrive à Gommersdorf 20 mn avant l’heure prévue sans avoir forcé spécialement. Le restaurant et l’hôtel sont tout à fait bien.

Première étape facile d’une Diagonale qui s’annonce facile !

Dimanche 28 juin – Etape 2/4 – Gommersdorf => Neuville / Ain (280,5 km)

Lever 3h30 pour un départ à 4h30 : un classique. Notre petit-déjeuner est prêt dans la salle du restaurant. C’est parfait : il y a même un œuf pour chacun de nous. La seule chose qui cloche, c’est qu’on ne trouve pas comment allumer : en conséquence, on déjeune à la frontale, ce qui est plutôt cocasse. Heureusement aussi qu’en sortant de la maisonnette où on a dormi, j’ai empêché que la porte ne se referme avec un morceau de bois car sinon, nous n’aurions pas pu rentrer pour rechercher nos affaires !

On part et au bout de 1 km, on rejoint l’Euro-Vélo n° 6. Il s’agit d’une piste cyclable géante qui relie Nantes à Budapest. Là où nous sommes, elle longe le canal Rhin-Rhône. Plus loin, nous longerons le Doubs. Roger ne l’avait jamais empruntée. Pour ma part, j’avais roulé (en 2005 !) sur la portion entre Tours et Angers ; mais à l’époque, ce n’était pas encore l’EV6. Les 140 km premiers km de cette deuxième étape sont programmés sur cette EV6.

C’est tout de suite très agréable de rouler sur la piste. Il n’y a personne, le revêtement est parfait et il fait frais. Il y a même quelques bancs de brouillard. Au début, on constate que ça monte au gré des écluses qui sont très rapprochées (quelques centaines de mètres tout au plus). Montée quasi imperceptible bien sûr. On est amusés par les nombreux panneaux qui indiquent une descente dangereuse jusque 10% alors que ça descend 4 mètres à 6% au passage de ponts par exemple. A cette heure matinale, on surprend de nombreux oiseaux ; des hérons par exemple. On remarque aussi des pêcheurs très matinaux.

Au début, il n’y a aucun problème car la piste longe le canal et, en plus, c’est bien indiqué. Certes mais il n’y a aucun moyen de se tromper ! De temps en temps, la piste devient une route départementale accessible aux voitures puis redevient piste. On passe à côté d’un collègue randonneur qui dort sous un pont ! Puis, assez tôt, on croise un premier cycliste mais le deuxième viendra bien plus tard en ce dimanche matin.

Nous avons bien apprécié cette piste mais nous avons tout de même quelques petits reproches, tous liés à la signalisation :

Reproche 1 : Plusieurs fois, la piste quitte le canal ou la rivière pour le / la rejoindre plusieurs kilomètres plus loin. Et là, les indications devenaient rares, voire inexistantes. Ça devenait alors un jeu de piste.

Reproche 2 : Suite à des travaux sur la piste, nous avons été déviés sur... un chemin de terre que nous avons dû prendre pendant plus de 500m : pas sympa ! Ça ne devait pas être bien compliqué de nous dévier un peu avant sur une route.

Reproche 3 : Suite à des travaux toujours, on suit la déviation mise en place. On monte une côte assez raide puis on redescend sur la piste que l’on reprend. Mais on se retrouve vite ... chez un particulier qui nous dit qu’il fallait continuer à monter. D’ailleurs un autre cyclo a fait la même erreur que nous quasi en même temps. En rebroussant chemin, on constate que les panneaux signalant la piste sont très mal mis : ce particulier doit recevoir de nombreuses visites !!

Reproche 4 : Le kilométrage était supérieur de 10 km à celui prévu, qui avait été trouvé sur Internet sur le site dédié à l’EV6. Le problème est que ce site n’a manifestement pas été mis à jour depuis 2011.

Mais je le répète : ce ne sont que quelques péripéties et je recommande à tous cette piste cyclable.

En entrant dans le département du Doubs, chaque km est tracé par terre, comme me l’avait signalé mon oncle avec lequel on a RDV à Baume-les-Dames, au Km n° 68 précisément (c’est le Km 68 en commençant à 0 à l’entrée du département du Doubs ; ils jouent perso dans le Doubs !). Les hésitations évoquées plus haut nous ont mis un peu en retard et on se retrouvera au RDV vers 9h, soit avec presque une ½ heure de retard sur l’horaire prévisionnel. Plus les heures passent et plus on va rencontrer des cyclistes.

La jonction se fait comme prévu au Km 68. Mon oncle nous emmène alors d’abord dans un bar qui vient d’ouvrir afin de mettre le tampon sur notre carnet de route car Baume-les-Dames est notre premier contrôle de la journée (il avait reconnu). Puis sur une table à touristes le long de la piste où j’ai la surprise et la joie de retrouver ma cousine que je n’avais juste pas vue depuis … 20 ans ! Retrouvailles particulières donc autour d’un second petit-déjeuner plus que copieux. On a certes un peu faim mais pas autant tout de même ! Je prends avec moi une nectarine que je mangerai avec plaisir plus tard dans la journée. Roger fait de même avec une pêche mais il me dira plus tard que ça ne lui aura pas réussi : on en reparlera.

Après les photos d’usage, on repart à trois, mon oncle allant nous accompagner jusque Boussières, soit jusque la fin de la piste cyclable. Il aura ainsi fait presque 40 km avec nous. Un quatrième cyclo se joindra rapidement à nous et, ayant remarqué notre plaque de cadre, engage la conversation sur le sujet qu’il a l’air de bien connaître. En attendant, à quatre, nous roulons plus vite et on rattrape une partie de notre retard. En passant à Besançon, on achète un « pain de sportif » que, quoique délicieux, l’on ne pourra pas finir ni Roger ni moi car pas adapté à la chaleur.

On se quitte donc après Boussières et c’est le Jura et son relief qui nous attendent maintenant jusque Neuville et ce, pour environ 150 km. De plus la température va monter 2°C de plus que la veille, soit 30°C, ce qui commence à faire chaud, surtout dans les côtes qui nous attendent.

Jusque Poligny où on pointe, c’est facile. Puis on s’engage dans une première vraie côte avec presque 400m de dénivelée. Nous la montons l’un et l’autre à notre main. Pour ma part, je craignais beaucoup la chaleur mais je constate que je la supporte bien pour l’instant. Heureusement car le lendemain....

Le reste de la journée se passe sans problème particulier sur des routes sympathiques et avec des paysages tout aussi sympathiques. Toutefois, insidieusement, la chaleur a commencé son travail de sape car on arrive à Neuville avec un retard de plus de 30 mn. Encore une fois, rien de dramatique car la moyenne prévue sur les 150 derniers km était sans doute trop ambitieuse.

Plus gênant va être le manque d’appétit de Roger lors du dîner. Il ne va en effet manger que la moitié de son assiette. Il me dira que la pêche mangée en cours de journée était mal passée. Et on connaît tous l’adage « Quand l’appétit va.... » !

La deuxième étape normale d’une Diagonale normale !

Lundi 29 juin – Etape 3/4 – Neuville / Ain => Uzès (298 km)

Comme la veille : lever 3h30, départ 4h30. Une nouvelle fois, le petit-déjeuner est très bien et une nouvelle fois, on utilise la frontale ! Il va falloir décidément ne plus oublier de demander où se trouve l’interrupteur, quitte à passer pour des ploucs !

On part en longeant plus ou moins l’Ain. Au début, c’est bien sûr calme mais, au fur et à mesure, la circulation devient de plus en plus intense. On est en effet au sud-est de Lyon, on traverse des zones industrielles et c’est l’heure d’arrivée au travail ! On passera même par de petits bouchons. De plus, la navigation devient plus difficile et on va regretter la piste cyclable. Ceci dit, on se débrouille et on passe sans trop de détours. Ainsi, on voulait traverser Vienne par le centre ville mais on n’a jamais trouvé la route cherchée ! Avant le Rhône, on fait bien attention à ne pas suivre le panneau qui indique Condrieu (notre prochain contrôle) car il nous emmène sur la rive gauche du Rhône alors qu’on doit passer sur la rive droite.

Une fois le Rhône traversé, la navigation est facile car il suffit d’aller tout droit plein sud sur des routes qui se terminent toutes par 86 (D386, D1086, D86, D6086) !

Désormais, le problème n’est pas la navigation mais la chaleur. Le thermomètre va monter à 35°C dès 10h du matin. A l’ombre. Et on roule au soleil. Un soleil écrasant. De plus, le vent promis est d’abord inexistant. Il se lèvera dans l’après-midi, certes favorable, mais plutôt léger. En tout cas loin de compenser la forte chaleur qui nous plombe. De plus encore, cette route est assez chargée et, somme toute, c’est désagréable. Mais ça, on le savait !

En fait, on n’a pas eu vraiment de réel problème. C’est juste que la forte chaleur nous a bien freiné. On s’est arrêté plus souvent, plus longtemps et on roulait moins vite.

Après presque 200 km sur cette D86 monotone, on s’engage sur une route infiniment plus sympa qui nous mènera à Uzès. Le revers de la médaille c’est qu’on va retrouver quelques côtes alors qu’on est déjà usés. La toute dernière étant celle qui nous emmène au centre d’Uzès où on doit passer et dîner. Nous sommes en effet lundi et l’hôtel ne fait pas restaurant ce jour-là. Il faut d’abord téléphoner à cet hôtel car, comme la veille, on a 30 mn de retard et on n’y sera jamais pour 21h comme promis. Roger négocie donc une arrivée à l’hôtel pour 21h30. Le dîner se passe bien pour moi : je mange en effet ma part ainsi que la moitié de celle de Roger. C’est qu’il n’a toujours pas grand appétit : de plus en plus inquiétant.

Roger pensait que l’hôtel réservé était un hôtel où il était déjà allé et qui a changé de nom. Mais il s’aperçoit qu’il ne se situe pas là où il pensait être ! Un coup de fil au gérant s’impose et nous voila remis sur le droit chemin. Du centre d’Uzès à l’hôtel, il y a une descente d’au moins trois km que l’on devra remonter le lendemain matin !

La troisième étape pas si facile d’une Diagonale pas si facile !

Mardi 30 juin – Etape 4/4 – Uzès => Perpignan (265 km)

Nous connaissions les prévisions météo depuis quelques jours et on l’avait déjà anticipé en avançant le départ d’une heure. Donc ce matin : lever 2h30, départ : 3h30. Une amélioration pour le petit-déjeuner : on trouve l’interrupteur !

Le parcours commence par la remontée de ce qu’on a descendu la veille : on a déjà chaud du coup. Il y a toutefois une transversale qui nous évite de remonter tout en haut d’Uzès et on se retrouve rapidement sur la route de Moussac. Tout le début de l’étape jusqu’à Béziers (Km 150) est très vallonné. Je me souviens entre autres d’un coin superbe près du Pic St-Loup dans une côte facile mais longue.

On arrive à Gignac, endroit de l’avant-dernier contrôle. Le pointage est fait dans une boulangerie où on prend un éclair. Il y a aussi des fruits et je prends … une pêche (tiens donc). La vendeuse me pose quelques questions sur notre randonnée : impressionnée, elle me donne alors la pêche et m’en donne une autre … pour Roger ! Ce sont des pêches du verger de son beau-père et elles ne viennent pas d’Espagne !! Je ne lui parle pas des déboires de Roger vis-à-vis des pêches ces jours-ci et c’est moi qui la mangerai. Gignac aurait été parfait si la fontaine n’avait pas été pleine d’eau de javel.

Je n’en ai pas encore parlé dans ce compte-rendu mais depuis la deuxième étape (un peu) et la veille (beaucoup), mes problèmes de pieds sont réapparus sans surprise car ils sont favorisés par la chaleur, la distance et la difficulté. Donc j’ai tout de même pris un bain de pieds dans cette fontaine.

On repart. Après St-André de Sangonis, sur une portion plate, crevaison arrière pour Roger. On est vite fixés sur la nature de la crevaison : la bande de roulement du pneu est complètement usée avec des fentes et des petits trous sur toute la circonférence. Après la randonnée, Roger me dira que son pneu n’avait que 4400 km alors qu’il les mène d’ordinaire jusqu’à plus de 9000 km. Ce n’est donc pas normal. Il a heureusement un pneu de rechange. Petit détail qui va sans doute avoir son importance pour la suite : il y a une protection en plastique au niveau de la valve et on ne s’en aperçoit qu’une fois le pneu remonté ; il faut alors le démonter de nouveau mais on pense avoir un peu trop forcé sur la chambre à ce moment-là.

Ensuite, la température monte vite. Il fait moins chaud que ce que les prévisions annonçaient (38°C) et même moins que la veille mais 33°C à l’ombre, c’est quand même très dur. Un peu avant Neffiès, dans une côte interminable, une source ou plutôt un oasis. L’eau était super fraiche et super bonne. On boit au moins un litre d’eau. On vide l’eau chaude de nos bidons et on la remplace par de l’eau fraiche. Je prends de nouveau un bain de pieds. Deux ouvriers sont également là près de la source et on fait la conversation. Quand on repart, l’un d’eux nous dit qu’il reste encore 2 km à gravir. Roger me dit alors qu’il n’a pas la notion des distances mais c’était en fait 2,5 km qu’il restait ! Arrivés en haut, on aurait déjà bien aimé trouver une autre source….

30 km après la 1ère crevaison, nouvelle crevaison : toujours à l’arrière du vélo de Roger. J’ai bien essayé de voir d’où ça venait comme on le fait à chaque fois mais impossible : on était sous un platane et les cigales s’en donnaient à cœur joie ! La valve était légèrement décollée et on pense que c’est la cause de cette crevaison. Nouveau problème après la réparation : la roue se remet mal et ça frotte. On devra s’arrêter plusieurs fois pour refaire le réglage.

Béziers. Ce n’est pas un contrôle. Mais il nous faut traverser la ville pour rejoindre l’ancienne N9. Après quelques hésitations, on atteint cette route et on se dirige vers Narbonne. La route ressemble à celle de la veille le long du Rhône mais en pire : la circulation y est en effet encore plus intense. Quand on le peut, on roule d’ailleurs sur la bande d’arrêt d’urgence. On arrive avec peine à Narbonne qui est le dernier contrôle de la Diagonale. On s’arrête à une boulangerie que Roger a l’air de connaître. On poursuit sur cette route sur une quinzaine de km puis on la quitte pour des routes beaucoup plus touristiques, mais aussi très vallonnées. La circulation y est très faible et c’est une succession de montées et descentes jusque Perpignan. Ces côtes font facilement plusieurs kilomètres, même si les pourcentages sont faibles.

A Durban-Corbières, on achète un litre d’eau et un yop car on n’en peut plus de la chaleur ! Le type même de l’arrêt pas prévu mais voila : nous ne sommes pas des surhommes. Après environ 2h30 à ce régime, on arrive enfin à Vingrau où on poste la carte postale finale. En plus, l’une de ces côtes était gravillonnée. Après Vingrau la dernière montée.

Depuis un moment, il était évident qu’arriver dans les délais à Perpignan – c’est-à-dire avant 20h – devenait problématique. C’était sans doute encore possible mais il fallait finir très fort et, bien sûr, sans se tromper !

On attaque alors la descente qui aurait dû nous amener à Espira de l’Agly, puis à Perpignan. Arrive un croisement indiquant Montpins, hameau où on devait passer. On s’arrête 30 secondes et comme la carte indique un croisement un peu plus loin, on décide de continuer. Ce fut sans doute là notre plus grave erreur : en effet, on se retrouve dans une descente qui nous amène dans la plaine mais on ne verra pas le croisement espéré. En bas, on fait de nouveau un mauvais choix et tout s’enchaîne dans le mauvais sens. On se retrouve à Rivesaltes. Une habitante nous dit de suivre les panneaux Perpignan mais on se retrouve à une entrée d’autoroute. Désemparés, on se dirige alors vers un village nommé Pia et on rejoint ainsi Perpignan mais après un sacré détour. De plus, on est à un bout de Perpignan assez loin du centre.

Et ce n’est pas fini ! Je vais abréger : on tourne en rond dans le centre sans trouver ce qu’on cherche encore dans un premier temps à savoir le commissariat. Mais on se rend compte qu’on risque de rater notre train de nuit qui doit partir à 20h45 et on vise alors la gare, qui d’ailleurs, ne se trouve pas trop loin du commissariat. Mais on n’a pas plus de succès. Enfin soit, à 20h39, un passant nous dit qu’on se trouve à plus de 2 km de la gare ! Panique. On n’y croit plus du tout mais on file quand même vers la gare. A 20h44, elle est en face de nous. On y entre en vélo et on entend le sifflet du chef de gare. Et là, la chance est enfin avec nous car c’est notre train et il est sur le quai numéro 1. Les portes sont encore ouvertes et le chef nous dit qu’on peut monter en nous indiquant le dernier wagon au bout du quai. On ne se le fait pas dire deux fois et on roule sur le quai contre toutes les règles de sécurité et on monte dans le train. Il part aussitôt, à 20h45 !!

C’est la fin d’une Diagonale bien plus difficile que prévu !

Epilogue

Bien entendu, on avait réservé des couchettes et celles-ci sont à l’autre bout du train. On doit donc traverser le train avec nos vélos, ce qui n’est pas vraiment évident, surtout entre les wagons. La nuit n’a été que moyennement réparatrice pour moi car il faut vraiment être très fatigué pour réussir à dormir. Comme c’était mon cas, j’ai tout de même réussi à dormir un peu.

Arrivée à Paris Austerlitz vers 7h20 le lendemain. On fait les 16 km qui nous ramènent à la maison en vélo via des pistes cyclables que je ne connaissais pas.

Conclusion

Ce sera donc une Diagonale non homologuée. Ça peut être considéré comme un échec mais on a une excuse de taille à savoir la chaleur qui nous a fortement handicapés, surtout les deux derniers jours. Pour ma part, je redoutais tellement ces fortes chaleurs que j’étais très content de les avoir supportées si bien et d’arriver plutôt en bon état à Perpignan. Quant à Roger, je le sentais vraiment très déçu d’être arrivé hors délai. Il évoquait d’ailleurs le fait de la refaire afin de boucler son 3ème cycle de Diagonales.

Mais soyons positifs : on a malgré tout failli réussir. De plus, même si certains secteurs étaient vraiment difficiles par rapport à la circulation (vallée du Rhône et le secteur Béziers-Narbonne), le reste du parcours était très pittoresque avec la plaine d’Alsace, la piste cyclable (une réussite), le Jura, et quasi toute la dernière étape.

Mais la vérité est ailleurs. En effet, au moment d’écrire ce compte-rendu, une grosse semaine après, j’apprends que mon oncle, celui de la piste cyclable autour de Besançon, vient de perdre la vie suite à une chute lors d’une randonnée en haute montagne. Il était donc également un fan de vélo et il faisait presque autant de km que moi. Nous avons fait tellement de km ensemble dans les Ardennes. Il se serait sans doute lancé dans l’aventure des Diagonales, en tout cas il ne manquait pas grand-chose car je voyais bien que ça l’attirait. Que ce compte-rendu soit un hommage pour mon oncle. Il s’appelait Marcel ROGER. Tristesse....


Suivre la vie du site RSS 2.0 | Plan du site | Espace privé | SPIP | Nombre de visites visites