Vélo Club Massy Palaiseau
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Le VCMP au Mont Ventoux, partie 1 par Sylvain

samedi 21 mai 2011, par Laurent

Premier OPUS de notre escapade dans le Ventoux. Sylvain très en verve et heureux comme un enfant raconte notre aventure...

HC : deux lettres pour se différencier des autres tutoyeurs célestes. 1912 : quatre chiffres pour classer la référence ultime en terme de sommet du Tour de France. Telles sont les marques du géant de Provence qu’est le Mont Ventoux : Hors catégorie de 1912 mètres d’altitude. Bienvenue au pays des légendes !

Soixante ans après le premier passage du Tour de France en ce lieu à la fois boisé et minéral, quelques courageux du VCMP prirent, le vendredi 13 mai 2011, le TGV en gare de Massy pour goûter au parfum d’un combat catégorie poids lourd.

A peine débarqués en gare d’Avignon TGV, les sept mercenaires du VCMP décident d’un commun accord d’aller chatouiller les flancs du maître des lieux en allant s’y dégourdir les guiboles. Ce sera direction Malaucène !

Bagages rangés dans ce gîte tenu par une jeune femme représentant tous les charmes du Sud, vélos piaffant d’impatience de sortir de leur housse de transport et cyclistes tendus vers cette envie d’en découdre : tel était le tableau de notre expédition aux alentours de 16h00.

Frédéric Pondevie, Attif Khattari, Thierry Allauze, Laurent Bendavid, Bertrand Daylies, Sylvain Keller et Sylvain Ollier chevauchent leur cycle pour filer en direction de Malaucène. Dans un paysage couleur carte postale où oliviers, pins méditerranéens et lavande se côtoient, le groupe fait tourner les jambes en prévision de la suite du programme. Une petite dizaine de kilomètres vallonnés en guise d’apéro. Une petite angoisse montant en nous en guise de compagne. Nous entrons dans le village de Malaucène, face nord du Mont Ventoux.

Un virage sur la droite et le panneau de sortie de Malaucène nous signifie l’entrée en terre de légendes ! La bagarre peut commencer ! Laurent Bendavid et Sylvain Ollier se détachent dès les premiers mètres de cette longue ascension. Ils ont l’air d’avoir hâte de se mesurer au Mont Chauve… ou d’en terminer ! La course est lancée et ne s’arrêtera que dans une heure et demi à deux heures pour les meilleurs, nettement plus pour ceux qui fermeront la route. Sur ces deux premiers kilomètres, Sylvain O et Laurent discutent. Le premier prend conseil auprès du second. Derrière eux les poursuivants se sont calés sur un rythme plus raisonnable. Ici, sur les km 2 à 4, le pourcentage oscille entre 7 et 9%. Ouh là ! Laurent se détache ! Pourtant il n’a pas l’air d’avoir relancé ! Il semble que ce soit plutôt Sylvain O qui lève le pied et sent qu’il ne pourra tenir le rythme de Laurent. En moins d’un kilomètre Laurent vient d’installer 200 mètres entre lui et son désormais poursuivant. Il est facile. Tel un maître des cols, son coup de pédale reste souple. Sylvain O vient de tomber le petit plateau. Il est déjà dans le dur et les hostilités ne font que commencer. En contrebas, Sylvain K se dégage du gruppetto pour garder en point de mire son homonyme. Légèrement en retrait, Attif et Frédéric Pondevie se livrent une bataille entre gentlemen. En juge de paix, Bertrand s’assure que rien ne traînera sur le bitume. Mais voilà que Laurent s’envole ! 300 mètres… 500 mètres… 800 mètres ! La victoire ne devrait plus lui échapper alors qu’il reste une quinzaine de kilomètres. Sylvain O montre de sérieux signes de lassitude. Il ne pédale plus, il pioche un champ de patates. Aïe ! Le voilà commençant à zigzaguer dans ce long passage de 4 km à 10% ! On sent qu’il lutte contre une irrémédiable envie de mettre pied à terre. En embuscade, placé à moins d’1 km, l’allure de Sylvain K se montre pressante. Va-t-il le rattraper ? Si tel est le cas, Sylvain O risque de prendre un coup derrière les oreilles. On descend à l’arrière de la course. Attif a rejoint Frédéric P qui s’était détaché. Mais ce dernier met pied à terre pour souffler un peu. Attif en fait de même un peu plus loin. Il a l’air de se plaindre de souci gastrique. Ce soleil de plomb et ce terrible tronçon entre les km 10 et 14 commencent à peser sur les organismes. Une pente régulière de 10% n’offrant aucun moment de répits. Une pente où les mouches et autres insectes viennent profiter de la gratuité temporaire des transports pour venir se poser sur nos bras. Il n’y en a qu’un qui se joue des éléments, c’est Laurent Bendavid. On n’a pas l’impression d’assister à la même course. Dès que la pente augmente, il se met en danseuse pour relancer, alors que derrière lui c’est pour lutter ! Un passage à 6% ? Il fait tomber les pignons et file à plus de 20-23 km/h sur ces tronçons dits intermédiaires. Plus bas, Attif lâche à son tour Frédéric P. Bertrand, quant à lui, continue de gravir le géant de Provence avec force et détermination. Il jette un œil sur son compteur. Tourne la tête pour apercevoir la prochaine borne kilométrique l’informant de la distance le séparant du sommet. Toutes les 8-9 minutes en moyenne elles lui apparaissent comme des phares d’espérance dans cette immensité montagneuse. Laurent, lui, les fait tomber toutes les 4-5 minutes. Bertrand sait que comparaison n’est pas raison et relance une nouvelle fois. En son for intérieur il se sait fort. Son mental le mènera tout là-haut. Il veut aller au bout. Il ira au bout ! Mais on a oublié Thierry Allauze ! Bon sang, il vient de se dégager de l’arrière de la course pour s’intercaler entre Bertrand et Frédéric. Tout en discrétion, tel un as du contre-espionnage, il surmonte son manque d’entraînement pour se battre avec vaillance face à cet adversaire silencieux et insidieux. Le crâne luisant sous ce soleil de fin de journée, les muscles saillants, il se détache de plus en plus de la base arrière. Mais ce ne devrait pas suffire pour aller flinguer Frédéric et Attif. On remonte sur la tête de course car il se passe quelque chose. En effet, on dirait bien que Sylvain Ollier retrouve la forme. Lui aussi fait tomber les pignons au passage du Mont Serein, km 14 à 15. Le voilà même attaquant franchement les 11% du Km 15 ! Ce sera trop tard. Bien trop tard car Laurent lui a pris plus d’un kilomètre et ne baisse pas de rythme. Sylvain Keller paye cette accélération : il n’a plus son repère visuel. Mais il garde son coup de pédale régulier. Pas d’affolement pour lui. Il se gère. En quatrième position, Attif, sur son Specialized, semble de se refaire la cerise. Il grignote du temps sur son prédécesseur. Ca y est ! Le combat, inégal, est terminé pour l’homme du jour : Laurent arrive au sommet, en 1h38min. Il franchit la ligne d’arrivée tracée au pied de cet observatoire aux formes anguleuses, pose pied à terre et cherche un rayon de soleil pour se réchauffer de cette atmosphère vivifiante. On n’a même pas eu le temps de voir son dernier kilomètre, pris par la bagarre qui se déroule (loin) derrière lui. Maintenant, le jeu est de savoir combien de temps vont perdre ses poursuivants. 30 minutes ? 1 heure ? Plus encore ? Redescendons de quelques virages pour faire un état des lieux. A une bonne dizaine de minutes, Sylvain Ollier pénètre dans ce passage lunaire où la route zèbre abruptement ce massif caillouteux. Il lui reste deux bons kilomètres à subir. Sylvain Keller et son Giant n’ont pas l’air d’être fatigués et assurent cette belle troisième place. Ils ont quant même laissé sur le bas côté de la route quelques minutes puisque devant il n’y a plus la vision de ce maillot floqué VCMP porté par Sylvain O. Pour la quatrième place Attif se maintient à une autre dizaine de minutes. Propre, régulier, serein. En cinquième position, Frédéric Pondevie a le masque des jours sans sommeil. Entre relances en danseuse et arrêt pour remplir sa gourde au passage de deux cyclos redescendant la montagne, il cherche la moindre possibilité de recharger les accus. Quant à Thierry Allauze, en sixième position, il continue son beau combat mais navigue déjà a plus d’1/4 d’heure de son prédécesseur. Bertrand, qui fait toujours plier son cadre sous ses efforts répétitifs, passe la borne des 13 km. Les écarts risquent d’être considérables et vont peser dans les organismes. Sylvain Ollier atteint le dernier virage avant la caillasse. Il a l’air impressionné en levant la tête vers ce mur de pierres couleur calcaire. Hé oui il faut y aller ! Il jette un œil à son chrono. Ce n’est pas fini ! Il à l’air KO. S’il continue à cogiter il va se faire rattraper ! Heureusement, il a attaqué assez tôt et a maintenu la pression sur son poursuivant direct. Quelques résidus de neige se camouflent dans les virages. Au tour d’Attif d’arriver sur cette partie plane qu’est le Mont Serein, situé à 6 km du sommet. Il ne devrait pas être rejoint par Frédéric Pondevie. En moins de 5 km il a creusé un écart conséquent. Il a même repris du temps sur Sylvain Keller. Tout là-haut, 18 minutes après Laurent, Sylvain Ollier sur son Wilier s’arrache pour réussir son pari de gravir le Ventoux en moins de deux heures : 1h56min. A peine le temps de récupérer en posant la tête sur le guidon, qu’il constate que Laurent est frigorifié. C’est que le vent est frais et l’ombre des nuages n’aide pas à se réchauffer. Quelques photos plus tard Sylvain Keller signale aux deux VCMPistes son arrivée par la voix : lui aussi vit son moment de gloire et en lève les bras de joie ! En 2h08, il semble être frais et dispo. Un peu plus bas, dans l’espace minéral de cette légende du Tour de France, Attif continue son labeur. Il ne mettra que 10 minutes de plus pour venir se placer en quatrième position. Frédéric Pondevie poussera son Giant pour compléter, aux alentours des 2h20, le Top 5 du jour. Pendant ce temps, deux membres de Massy continuent de se battre face à cette pente qui vous tord le bas du dos, vous coupe le souffle et s’amuse à faire varier le pourcentage à son gré ! Thierry Allauze aura le plaisir de rouler sur cette ligne blanche finale en un peu plus de 2h30, Bertrand prolongera l’instant d’une bonne vingtaine de minutes. Pour cette première chaque membre du VCMP aura réussi son pari personnel : celui d’avoir gravi le Mont Ventoux !

La descente ne sera qu’une succession de virages sans danger dans une atmosphère ampli de parfum de fleurs et de sève des arbres. Descendant par le côté Sud, celui de Bédoin, nous croisons quelques cyclos montant bien tardivement celui qui domine de tout son chef la Provence endormie. Les plus gaillards d’entre nous font monter les chiffres de leur compteur : 60, 65, 70, 75, 80 km/h. Réunis dans le centre de Bédoin, le Top 5 attend les deux derniers guerriers du club qui, certainement, continuent de livrer bataille. Un SMS de Bertrand, envoyé à Frédéric, nous annonce son passage au sommet. Fier d’être allé au bout de lui-même, le courageux se laisse descendre avec appréhension sur la courbe déclinante de celui qu’il vient de gravir en prêt de 3h00. Soumis au vertige, il n’osera lâcher les freins pour flirter avec dame vitesse. Tout ce petit monde de cyclos se retrouvera au gîte, réconforté par une douche bienfaitrice et un repas exquis. Demain ce sera au tour de Bédoin !

A SUIVRE…


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